dimanche 23 janvier 2011

Les 5 points pour la libération totale de la Tunisie

Un programme en Cinq Points pour la libération de la Tunisie est proposé depuis le 3 avril 1988, entre autres dans le livre (pp. 248-249), Edition arabe (voir ci-dessous).


LES CINQ POINTS*

Le changement pacifique possible et unique, qui sortirait notre chère patrie d’une domination étrangère multiple, qui lui ferait réaliser son indépendance, qui la remettrait dans la voie, que des mains œuvrent, sans relâche, depuis des dizaines d’années, à l’en détourner, qui fermerait définitivement la porte des drames que notre patrie subit depuis un siècle, et qui, si une solution urgente n’est pas trouvée, ne manqueront pas de s’amplifier et de ravager le pays ; ce changement dépend de la réalisation des Cinq Points suivants :

Premier Point : La réalisation d’une amnistie générale, la libération de tous les détenus politiques et syndicalistes et le rétablissement de leurs droits civiques et politiques, sans condition ni restriction aucunes.

Deuxième Point : Par la suite, avec l’accord des différents courants politiques et de pensée dans le pays, trouver une formule permettant de gérer les affaires du pays pendant une période déterminée, afin de permettre à tous les courants de présenter chacun son alternative, au vu et au su de l’opinion publique tunisienne, selon une procédure et une forme devant au préalable obtenir l’accord de tous ces courants.

Troisième Point : Procéder, par la suite, à des élections législatives, à une date fixée selon l’accord de tous les courants politiques et de pensée dans le pays et avec leur participation, sans condition ni restriction aucunes. Selon également une forme dont les modalités devraient au préalable obtenir l’accord de tous ces courants.

Quatrième Point : Fixer comme première tâche au nouveau parlement, élu au Suffrage Universel, de réécrire et de voter, selon la règle de la majorité, une nouvelle Constitution, devant être conforme à l’identité du peuple tunisien, marquant, du même coup, l’avènement de l’Indépendance totale et véridique du pays.

Cinquième Point : Procéder, par la suite, conformément à la nouvelle Constitution, à l’élection du premier Président de la Tunisie Indépendante.

Nous lançons un appel à tous les vrais patriotes tunisiens, tous courants confondus, d’unir leurs forces, su la base de ces Cinq Points, tout en gardant chacun sa différence idéologique et sa propre vision sur la façon de participer à la construction du pays, une fois les Cinq Points pleinement réalisés.
Nous invitons tous les démocrates sincères de se détacher des ennemis du peuple, ces serviteurs des intérêts étrangers, qui se bousculent à qui mieux mieux, comme dans le souk, où la marchandise à vendre n’est autre que l’avenir de nos propres enfants.
Nous demandons avec insistance à tout le peuple tunisien de se lever comme un seul homme et d’agir efficacement pour réaliser ces Cinq Points, afin de sortir la Tunisie de l’impasse dans laquelle elle s’engouffre.
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* Ces Cinq Points ont été présentés en premier, en direct, dans le cadre du Téléjournal de 19h30 de la Télévision Suisse, le 3 avril 1988, à Genève. Puis ces Cinq Points  ont été publiés en 1989 dans le livre : « La Tunisie face à l’Imposture… », Édition arabe, pp. 248-249 du chapitre intitulé « Notre position face au changement ».

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Trente années de combat :  NON à BOURGUIBA ! NON à BEN ALI !


Abdelmajid Zemzemi n’a jamais été membre d’un quelconque parti politique. Il n’a jamais été poursuivi par les gouvernements de Bourguiba aussi bien que Ben Ali pour quelque raison que ce soit. Il a choisi en 1981 de dire NON à Bourguiba dans un combat à travers la planète (conférences, congrès, communiqués, etc) qui fut couronné par la chute de celui-ci en novembre 1987.

Son livre sur la Tunisie a largement contribué à la chute du dictateur Bourguiba. Pour preuve la lettre de soutien à ce livre envoyée à Zemzemi de la part de Vincent Monteil datée du 13 octobre 1987 (voir page 10 de la version française du livre La Tunisie face à l’Imposture). Et dans laquelle Vincent Monteil  précise qu'il a renvoyé à Bourguiba les insignes de commandeur de l’ordre national de la République tunisienne que celui-ci lui avait personnellement offert en 1957. Ce geste historique, aussi bien que la lettre de ce dernier publiée par le journal Le Monde, le 22 octobre 1987, ont contribué également à précipiter la fin du règne du dictateur Bourguiba, qui eut lieu quelques jours plus tard, soit le 7 novembre 1987.

L’arrivée de Ben Ali, le 7 novembre 1987, comme successeur à Bourguiba fut accueillie par des applaudissements toutes tendances confondues. Pour sa part, Zemzemi était l’un des rares à accueillir le « changement » promis par Ben Ali par un NON,  qui est devenu multiple au fur et à mesure (refus total des lois : de la presse, des partis, des mosquées, etc).  

Zemzemi a présenté un programme en 5 points le 3 avril 1988 comme étant la seule issue pour un vrai changement et l’indépendance réelle de la Tunisie. Ce cri de Zemzemi est resté lettre morte, étouffé par les applaudissements tous azimuts à Ben Ali. Pourtant Zemzemi a clairement avertit les tunisiens en écrivant dans son livre (page 13) que : « L’arrivée de Zine El-Abidine Ben Ali, était perçue comme un nuage rouge sang se profilant à l’horizon de la Tunisie, promettant un orage d’une violence inouïe ». Cet orage a fini par éclater 23 ans plus tard, en décembre 2010-janvier 2011, sous forme de tirs à balles réelles sur la jeunesse pacifique de la Tunisie.


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